L’industrie agroalimentaire en Afrique. Une mine d’or pour les investisseurs.

Dans le rapport « Growing Africa: Unlocking the Potential of Agribusiness », publié en mars 2013, la Banque mondiale assurait que l’agroalimentaire africain avait les moyens de peser 1000 milliards de dollars à l’horizon 2030. Mais cela à condition d’investir massivement et de multiplier les actions en matière de recherche et de développement.

Compte tenu du faible niveau de concurrence existant sur le continent, la recherche de relais de croissance constitue le principal facteur de motivation pour les entreprises qui ont fait le choix de développer leurs activités dans ce secteur en Afrique. On y retrouve, entre autres, les possibilités de valorisation des produits agricoles africains, les options de transformation locale ou encore les nouvelles pistes innovantes pour la distribution, la consommation sur le continent et l’exportation vers des marchés porteurs.

Pourquoi investir dans l’agroalimentaire en Afrique ?

La Banque africaine de développement (BAfD) qui s’est lancée dans le financement de projets tous azimuts sur le continent donne trois raisons essentielles qui devraient convaincre d’investir dans ce secteur.

La première tient à la taille du marché car avec une population de 1,2 milliard d’habitants, l’Afrique est actuellement le second continent le plus peuplé du monde, derrière l’Asie. Selon les prévisions des Nations Unies, la population africaine pourrait atteindre 2 milliards d’individus d’ici 2030, et 2,5 milliards d’ici 2050. Cela signifie qu’un consommateur de la planète sur cinq sera africain.

La deuxième est liée à la qualité. Les taux de croissance soutenus du PIB dans différents pays du continent se sont traduits par une augmentation des revenus de certains segments de la population. Selon le rapport « Perspectives économiques en Afrique » de la Banque africaine de développement, la taille de la classe moyenne devrait passer à 1,1 milliard de personnes d’ici 2060, soit 42% de la population. Le consommateur africain typique de la classe moyenne devient relativement plus riche, plus exigeant et plus averti en ce qui concerne les produits alimentaires qu’il choisit de consommer. Les questions de rapport qualité/prix, d’utilité, de contenu nutritionnel et de sécurité alimentaire sont, entre autres, au centre de ses préoccupations.

Et la troisième tient au facteur de la concentration qui peut être déterminant. Bien que la plupart des pôles de croissance soient des villes de taille petite à moyenne, les mégalopoles comptant plus de 10 millions d’habitants, telles que Le Caire, Lagos et Kinshasa, ont acquis une importance accrue. Ces métropoles offrent de nombreuses possibilités d’investissement résultant du triptyque : « forte consommation, concentration du pouvoir d’achat et agglomération (c’est-à-dire avec des coûts de distribution réduits et fixes) ».

Du côté de l’offre, le potentiel inexploité est important. Plus de 60% des terres arables non cultivées de la planète se trouvent en Afrique.

Une flexibilité dans l’exploitation

Par rapport à d’autres secteurs de développement, le démarrage en affaires dans l’agroalimentaire ne demande pas d’investissements lourds. Bien entendu, cela dépend du volet de la chaîne dans lequel on s’engage et des outils dont on veut disposer pour opérer. Toutefois, le raffinement des solutions et des applications offertes par les nouvelles technologies a modifié plusieurs règles, tant dans la provision que la transformation ou la distribution et la commercialisation des produits agricoles.

À la suite de la Déclaration de Maputo sur l’agriculture et la sécurité alimentaire faite en 2003 par les chefs d’État africains, 44 pays ont signé, à ce jour, le Pacte du Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA) pour consacrer 10% de leur budget à l’agriculture et augmenter leur productivité d’au moins 6%. Parallèlement, le secteur privé a intégré la dynamique en force.

Selon une étude mandatée par la Facilité africaine pour les marchés inclusifs (l’AFIM) du Programme des Nations Unies pour le développement (le PNUD), le secteur privé de l’industrie agro-alimentaire en Afrique a élargi son rôle au fil des ans, depuis sa position de préleveur jusqu’à fournir plus de services à valeur ajoutée grâce à l’intégration en aval d’intrants agricoles, l’intégration en amont d’entreprises de transformation agricole et de supermarchés, la fourniture de services d’encadrement, et l’emploi de systèmes de financement et de commerce innovants pour améliorer la productivité. L’ère de l’agro-industrialisation menée par le secteur public, en particulier dans le secteur de l’agro-transformation, a désormais cédé la place à l’agro-industrialisation conduite par le secteur privé à travers la privatisation, le dessaisissement et la création de nouveaux établissements.

L’Afrique reste un continent stratégique pour l’industrie agro-alimentaire dans le monde, car elle détient 60% des terres arables non cultivées de la planète, disions-nous. Il faudra environ 9,2 billions $US d’investissements cumulés pour nourrir le monde d’ici à 2050 selon des rapports de la Banque McKinsey & Standard. La population de l’Afrique pourrait alors avoir presque doublé pour atteindre 2,5 milliards d’habitants.  L’Afrique sub-saharienne seule aura besoin de 940 milliards de $US d’investissements, et environ 66% de ceux-ci seront nécessaires aux dépenses en capital de l’agro-business et de l’agro-industrie.

Aux gens d’affaires de jouer !



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