Développement durable. Pour des investissements massifs dans les industries vertes en Afrique

Le bouillonnement se fait dans les grands secteurs de développement mais la grande vague verte dans l’économie africaine est toujours attendue.

Selon les experts de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) les pays africains doivent tirer parti « des innovations, des nouvelles technologies et des nouveaux modèles économiques qui optimisent l’utilisation des ressources naturelles ». La capacité de l’Afrique à « brûler les étapes » offre en effet au continent un avantage économique significatif.

En d’autres termes, les pays africains qui mettent en œuvre des initiatives vertes n’auront pas à traverser toutes les étapes technologiques intermédiaires : il leur suffira d’accéder directement à la dernière innovation disponible sur le marché. Pour cela, un accès aux financements est essentiel et les appels de fonds doivent se multiplier.

L’économie verte est de plus en plus validée en Afrique

Au fil de ses publications sur l’économie verte, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) a montré que la poussée de l’industrialisation écologique dans les plans de croissance des pays africains constituait une bonne nouvelle. Un certain nombre d’entre-eux ont déjà mis en place les cadres stratégiques et normatifs pour l’industrialisation écologique. Un nombre appréciable d’entreprises met en œuvre des mesures écologiques, motivées à la fois par les exigences juridiques et les possibilités de retours sur leurs investissements ainsi que par la nécessité d’avoir un modèle commercial durable à long terme.

Cependant, de plus en plus de pays ont besoin de suivre cet exemple et le présent rapport constitue un point de départ pour mutualiser les enseignements et transposer les bonnes pratiques sur la manière de nous développer selon une trajectoire à faible émission de carbone qui soit inclusive, indiquent les analystes de la CEA.

Pour ces derniers, la réussite du passage à l’économie verte nécessite d’énormes investissements financiers de la part des secteurs public et privé, dirigés en particulier vers les énergies renouvelables, les technologies économes en ressources, les systèmes de gestion des eaux et des déchets, la conservation des ressources dans le cadre d’une agriculture et d’une sylviculture écologiques et la prévention de catastrophes climatiques.

Pourquoi et comment financer l’économie verte ?

Un certain nombre d’études mondiales, régionales et nationales, colligées par la BAfD, montrent que l’édification d’économies inclusives et vertes est possible, efficace, abordable et rentable. En substance, à moyen et à long termes, la croissance verte devrait induire une rentabilité économique accrue. Des investissements verts dans la terre, l’eau et l’énergie entre 900 milliards et 1 700 milliards $US pourraient générer des rendements économiques compris entre 3 et 3,7 trillions $US par an. Investir 2 % du PIB mondial dans le verdissement des dix principaux secteurs économiques peut assurer à l’horizon 2050 une croissance économique au moins aussi élevée que le scénario optimiste généralement convenu, tout en créant des emplois, en réduisant la pauvreté et en évitant considérablement les risques écologiques et les pénuries liées aux effets du changement climatique (comme une plus grande pénurie d’eau et la perte de services écosystémiques).

Maintenant, l’existence de moyens d’action, de mécanismes d’incitation et de cadres réglementaires appropriés est indispensable pour drainer les investissements privés et publics vers les ressources énergétiques renouvelables. Certains pays africains ont adopté des modes de développement susceptibles de mener le continent à des économies vertes. L’Éthiopie et l’Afrique du Sud, par exemple, ont montré comment une volonté politique étayée par des partenariats, des plans directeurs et des cadres réglementaires favorables peut facilement mobiliser des investissements internes et étrangers et les exploiter aux fins d’un développement porteur de transformation axé sur des énergies à faibles émissions de carbone et résilient aux changements climatiques. Les partenariats publics-privés (PPP) sont également une source importante de financement pour les infrastructures et il faut explorer de façon plus approfondie toutes les possibilités qu’offrent ces partenariats.

 

 



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